Depuis 1939, date la création de l'Arsenal militaire, le site industriel de Limoges a vécu toute l'évolution du paysage industriel de Défense français. Aujourd'hui, Centre d’excellence de production de véhicules neufs, le site d'Arquus Limoges a toujours su répondre aux demandes exigeantes des armées.
1939 : Fondation de l'Arsenal
C’est en 1934 qu’il est décidé de construire un arsenal à Limoges, destiné à l’armée de l’Air (Atelier de Réparation de l’armée de l’Air). Mais il n’ouvre qu’en 1939, quelques mois avant que n’éclate la Seconde Guerre mondiale. Il se signale par des bâtiments très modernes en béton armé. Celui de la direction affecte la forme d’un avion, rappel de l’origine du site. Deux châteaux d’eau et une très haute cheminée deviennent rapidement emblématiques dans toute la région.
Durant toute la guerre, on y construit des moteurs d’avion Gnome et Rhône et Hispano-Suiza. En 1942, les Allemands occupent l’usine et y fabriquent des moteurs de Messerschmitt. Mais les ouvriers français organisent de nombreux sabotages de pièces et on compte dans le personnel plusieurs résistants très actifs. Le 9 février 1944, l’usine-arsenal est bombardée à deux reprises par la Royal Air Force et subit de très importants dommages.
Dans les ateliers, en triste état, vont cependant être fabriquées 8 000 mitraillettes Sten destinées en partie aux FFI (Forces françaises de l’intérieur). À la Libération, le site, réparé, change d’orientation et devient l’Atelier Central des Automobiles de l’Armement – ACAA – qui va réparer des Citroën P45 et le camion Renault AGK1. Puis vont venir les Dodge, les GMC. On y répare aussi des moteurs de chars.
1951 est l’année de la reconstruction de plusieurs bâtiments à l’identique. L’outil industriel est renouvelé et on installe 800 machines-outils. La production se diversifie : elle comprend aussi bien des éléments de la Jeep Delahaye, le moteur du char AMX 13, que des pièces de rechange et le moteur Panhard 12 H, qui équipe le célèbre EBR.
Mais financièrement, la situation se dégrade et à partir de 1960, il faut envisager une cession qui est réalisée en 1964 au profit de la SAVIEM.
1964 : Début des années SAVIEM
L’usine est dès lors un interlocuteur privilégié de la Direction générale de l’armement (DGA) pour tout ce qui concerne les mécaniques militaires. Mais elle travaille aussi pour les moteurs et les chaînes cinématiques des voitures civiles. L’outil industriel se modernise et peut ainsi travailler sur le programme de la chaîne cinématique du VAB avec la SEDEMS (filiale spécialisée dans l'étude de véhicules à destination des armées créée en 1969).
1974 est une année importante dans l'histoire de SAVIEM puisqu'elle marque le début de la production des VAB. En effet, l’usine de la Haute-Vienne fabriquait la chaîne cinématique du VAB. L'intégralité des pièces étaient usinés sur place. Au total, ce sont plus de 5.000 VAB qui sont ainsi fabriqués pour de nombreuses armées dans le monde entier.
1978 : Saviem fusionne avec Berliet pour créer RVI
Après la fusion de Berliet et Saviem en 1978 aboutissant à la création de Renault Véhicules Industriels, le site de Limoges changea de nouveau de nom en 1992 pour se nommer Renault VI. En 1995, l’Armée française allonge la durée de vie du VAB jusqu’en 2020. Limoges se voit alors confier un marché de fiabilisation du freinage puis une modernisation complète du Véhicule. 2.500 VAB seront rétrofités à Limoges.
2000 : l'arivée de Volvo
Le 1er janvier 2000, les bases de la création d’une business unit consacrée à l’armement sont posées. Entre 2005 et 2006, la direction générale de Renault Trucks change et la direction des affaires militaires est créée et nommée Renault Trucks Defense.