“Le VAB était mon véhicule favori. Rustique, fiable, robuste, il aura été présent sur tous les déploiements. Je l’ai employé dans les Balkans, en Afghanistan, ainsi qu’au Mali. Comme utilisateur, ce véhicule nous procurait un sentiment de sécurité, tout en étant assez maniable et véloce pour un blindé.
En août 2014, le 22 à 10h30 pour être exact, mon VAB a sauté sur une mine antichar au Mali. Responsable des convois logistiques, du bataillon logistique Salamandre, issu du 516e RT, j’avais en charge la conduite et la sécurité de ces convois. Nous relions alors Tessalit à Gao avec une vingtaine de véhicules.
Dans un point de passage obligé sablonneux, la roue arrière du VAB roule sur une mine AC. Le véhicule fait un bond.
Nous nous retrouvâmes à six mètres de l’impact, avec une roue arrachée et la colonne de direction sectionnée. Les restes du pneu se trouvaient en partie à 200 mètres. L’explosion fut violente
VAB
D’après les EOD, la charge principale était estimée à huit kilos. Pourtant, aucun membre des cinq personnels qui composaient cet équipage ne fut blessé.
Le plancher métallique du VAB fut en partie fissuré, les vitres soufflées, mais le VAB a résisté.
Après un rapide examen par mon équipe médicale, mon équipage était certes un peu choqué, et nous avions eu le souffle coupé par la déflagration, mais aucune lésion sérieuse n’était à déplorer, nous avons pu terminer notre mission. Ce jour-là, le VAB nous a sauvé la vie.”
Source : Livre ARQUUS, 130 ans d’Histoire