Cette activité nécessite un savoir-faire et une précision hors pair. Pour préparer l’avenir, Arquus a investi dans les robots : « On a pris l'option d'investir énormément sur la soudure. Pour répondre aux clients et aux délais de plus en plus courts, il fallait que l’on passe par cette option-là. D'où l'investissement dans plusieurs robots » annonce Thierry Bitschnau, Directeur d’Arquus Garchizy.
Nouveau robot soudeur de l'usine de Garchizy
Les robots permettent d’uniformiser la soudure et rentrent complètement dans la stratégie d’amélioration continue du VPS chez Volvo.
L’apport de ces nouveaux robots vise à améliorer la productivité, les compétences, la qualité, la sécurité et les délais du site de Garchizy. En plus d’abaisser les coûts à moyen et long terme, Arquus recherche une qualité de soudure uniforme. C’est une première étape vers l’automatisation du site, un des axes majeurs de la stratégie industrielle d’Arquus.
Une mise en route programmée début 2022
L'objectif est désormais de fabriquer les caisses blindées pour les gammes Sherpa Light, Bastion et VAB MK3. Pour ce faire, deux robots bien distincts opèrent en début et en fin de processus de soudure.
La première cellule prépare les panneaux de blindage constituant la caisse. Le deuxième îlot prend le relais lorsque la caisse est constituée. Il vient souder tous les panneaux entre eux, du plancher aux parties latérales du véhicule. Le robot soude tous les joints et toutes les liaisons intérieures.
"Une usine qui n’évolue pas est une usine qui meurt car elle se repose sur ses acquis et ne progresse pas" : Thierry Bitschnau
Actuellement, l’usine de Garchizy finalise la qualification des installations afin de répondre aux exigences du client. Une fois cette phase de qualification terminée, Arquus vise un gain qualité et de productivité. Les cellules ont été prévues pour être extensibles afin d’ajouter plusieurs robots si nécessaire, et souder deux caisses à la fois.
La sécurité des employés demeure la priorité
Autre avantage substantiel, les robots diminuent les risques d’accident et permettent de gagner en sécurité dans la mesure ou les soudeurs pratiquent un métier accidentogène.
Thierry Bitschnau argumente : « La soudure d’une caisse complète demande une centaine de mètres de cordon, ce qui représente autant de possibilités d’accidents, annulés par le robot. »
Auparavant, les opérateurs avaient une nomenclature à suivre, prenaient les pièces dans chaque étagère, les positionnaient avec des masques, puis venaient les souder une par une. Ils soudaient l’intégralité des caisses manuellement.
Les cellules de robotisation vont réduire la pénibilité et le problème d’ergonomie pour l’opérateur.
Arquus disposait d’outillages pour faire pivoter les caisses afin que les soudeurs y aient accès plus facilement. Malgré tout, les positions n’étaient pas réellement ergonomiques, le travail s’effectuait souvent en hauteur, les soudeurs suspendus à des harnais.
« La soudure manuelle aura toujours sa place dans notre métier »
Pour Simon Adam, en charge du projet robotisation soudure : « La première étape est de robotiser des cabines déjà existantes dans la gamme Arquus. A l’époque lors de la conception de ces cabines, le bureau d’études ne les a pas forcément pensées pour l’outil robot, il y aura donc encore du travail manuel à effectuer. De plus, toutes les missions de soudures ne sont pas 100% robotisables. En toute fin de processus, la finition manuelle est indispensable. »
Chez Arquus, les soudures sont très complexes, l’utilisation de ces robots soudeurs nécessitera alors d’éventuelles interventions des équipes de soudure. En résumé, toutes les tâches faciles seront réalisées par les robots tandis que l’humain se concentrera sur les parties les plus techniques. Les opérateurs seront davantage présents sur des postes de pointage et de finition.
Tous les postes en lien avec la soudure seront donc conservés. L’arrivée de la robotisation représente même une bonne nouvelle pour les soudeurs qui ont fait part de leur envie de piloter ces cellules.
L’école des métiers de soudure
En parallèle de ce progrès, Arquus Garchizy a créé une école des métiers au sein de son site pour former tous les nouveaux soudeurs de l’entreprise, depuis 2015.
Guillaume Beuque, technicien responsable de l’école des métiers soudure, a créé le concept il y a 6 ans dans le but de former les nouveaux arrivants aux spécificités de la soudure chez Arquus : les caisses blindées.
Pour lui, cette formation est plus que primordiale : « Lorsque les nouveaux soudeurs rejoignent Arquus, ils sont formés sur la qualité, la sécurité, la documentation technique de traçabilité et sont entrainés à souder sur l’acier blindé, qui n’a pas le même comportement que l’acier standard. »
L’école des métiers enseigne à des personnes sachant déjà pratiquer la soudure. Il y a plus de théorie que de pratique pour les personnes sachant déjà souder à un bon niveau, et l’inverse pour des personnes plus novices dans le métier. Un certain temps d’adaptation s’avère donc nécessaire.
Chaque nouvelle recrue a le droit à 4 jours de formation de théorie et de pratique.
La partie théorique comprend la sécurité, la qualité, la sensibilisation aux accidents de soudure et aux accidents que peut provoquer une mauvaise soudure.
La pratique, bien qu’elle soit indispensable, n’est pas la plus importante selon Guillaume puisque tous les nouveaux arrivants sont déjà soudeurs, il insiste davantage sur la conscience professionnelle que doit avoir chaque salarié : « nous construisons des véhicules blindés, l’erreur est inenvisageable ».
Depuis maintenant près de 2 ans, ce ne sont pas seulement les nouveaux soudeurs qui sont formés aux spécificités d’Arquus mais également les soudeurs déjà en poste. En effet, un suivi des qualifications des soudeurs a été mis en place. Auparavant, tous les soudeurs se rendaient dans un centre de formation à Nevers pour repasser leurs qualifications, « Désormais, en tant que coordinateur et grâce à la traçabilité que j’ai mise en place, nous avons la possibilité de faire une reconduction en interne tous les 2 ans », explique Guillaume.
Arquus Garchizy, centre d’excellence des cabines blindées et centre de distribution des pièces de rechange
Ce nouvel investissement accompagne la spécialisation du site dans la soudure des blindages et accompagne la stratégie industrielle d’Arquus dans le développement du site de Garchizy comme le Centre d’Excellence des Cabines Blindées et Centre de Distribution des Pièces de Rechange »
Cela démontre le dynamisme de l'entreprise. Depuis plusieurs années, Arquus Garchizy est en plein essor comme en témoigne les 10 millions d'euros investis sur le site, notamment pour la plateforme logistique, Arquus Garchizy est aujourd'hui l'un des acteurs majeurs de l'agglomération nivernaise.